Chapitre 11 : Le laboratoire et ses victimes.
 
Lygat se le va, il en avait assez entendu, Ombeline semblait mal à l'aise elle-même. Le père de Thora semblait prêt à s'excuser. De rage, Lygat renversa sa chaise.
-      Ils sont fous ! Complètement fous ! Ils utilisent des âmes humaines pour créer des canons, donc. Ils tuent, pour créer un engin qui servira... à tuer !
-      Ils ne tuent pas à proprement parler, reprit l'homme. Ils « zombifient »
-      Et ces... zombies, ils font quoi ? demanda Ombeline.
-      Ils servent de gardes et dévorent tout ce qui passe.
-      Je pige un peu. Sans âme, un corps est une coquille vide. Cette coquille possède quand même un instinct, bestial, mais qui lui permet de subvenir aux besoins du corps. Annonça Lygat.
 
Lygat se passa la main sur le visage. L'Etat subventionnait une bande de salopards qui se servaient du peuple lui-même pour créer des armes. Lygat ramassa son épée et l'Amarante.
-      Qu'est ce que tu comptes faire ? interrogea l'homme.
-      Leur faire bouffer leurs canons et tous leurs produits chimiques, et le reste.
-      Lygat, c'est l'armée, si tu t'attaques à eux, ils peuvent te trainer en justice pour crime à la patrie, ou rébellion. Prévint Ombeline.
-      Et bien moi, je les trainerai en justice, pour crime contre l'humanité.
 
Ombeline réfléchit, la discrétion était sa spécialité. Tandis que celle de Lygat, c'était foncer dans le tas et tout dévaster sur son passage.
-      Lygat....
-      Oui ?
-      J'accepte d'y aller avec toi à une condition.
-      Vas-y.
-      On suit mon plan. Sourit-elle.
 
Il était tard, Lygat et sa camarde étaient devant les grilles du laboratoire. Ombeline analysa la situation : le laboratoire était cerné de silhouettes indistinctes dans le noir. On pouvait accéder au laboratoire par une passerelle surélevée. Elle bondirait sur le toit, entrerai par une fenêtre et viendrai ouvrir à Lygat. Ce dernier avait interdiction formelle d'exploser quoi que ce soit. Ils avaient tout deux prévus de s'envoyer un mail vide si les choses tournaient mal, afin que l'autre sache qu'il devait trouver son camarade.
Lygat se posta dans les fourrés, de l'autre côté de la grille, si il voyait la lumière de la lampe d'Ombeline, il avait pour ordre de foncer et d'entrer dans le laboratoire.
 
-      Ombeline, j'ai une question.
-      Vas-y.
-      Si ça tourne mal, j'ai le droit de me lâcher un peu ?
-      Bien sur. Sourit-elle. 
 
Ombeline travers la cour qui se trouvait derrière le grillage en sautillant. Ses chaussures étaient conçues pour étouffer le bruit des pas. Elle était donc moins repérable qu'une ombre. Elle rabattit son capuchon. Elle approcha de l'entrée principale. Deux soldats étaient postés sur la passerelle. Ombeline les ignora et grimpa sur la passerelle. Les deux soldats discutaient entre eux. Encore plus facile de les berner.
 
Ombeline dégaina deux poignards effilés. Elle sourit en repensant que la personne qui lui avait montré cette technique se trouvait cachée dans les fourrés et attendait patiemment de pouvoir éclater quelques gardes. Ombeline planta ses poignards dans le mur comme elle l'aurait fait avec deux piolets. Elle se hissa rapidement jusqu'au toit et entreprit de chercher une entrée. Elle trouva rapidement une lucarne, verrouillée. La jeune fille regarda à travers. Rien. Elle crocheta facilement la serrure à l'aide de l'un de ses poignards.
 
Lygat s'ennuyait fermement, sa camarade était partie depuis seulement cinq minutes, mais il s'ennuyait déjà. Il avait commencé une partie de Tetris sur son téléphone. Mais ce jeu s'avérait tellement monotone qu'il ne fut pas fâché d'entendre un souffle rauque dans son dos. Il attendit que cette personne haletante s'approche un petit peu. Ses capacités de lycanthrope lui indiquaient que le personnage se trouvait à deux mètres derrière lui. Lygat attendit un peu, le souffle se rapprochait. Le guerrier de léchait les canines d'avance, il allait pouvoir friter quelqu'un. Il espérait que ce soit un des scientifiques. Son instinct lui indiqua que les mains de son ennemi invisible s'approchaient de sa nuque.
 
Grossière erreur.
 
Lygat se retourna, assena un coup de poing au visage de sa cible, attrapa son bras gauche, effectua une clé de bras et le plaqua au sol avant de lui coincer le second bras.
-      Et c'est quoi ton p'tit nom ? demanda t'il.
-      Rrrh !
-      Charmant, reprends ton souffle et répète.
-      Rrrh !
-      Tu veux que je t'éclate les doigts uns par uns ?
-      Rrrh ! Rrrh !
 
Soudain, Lygat eu comme un doute. Ses mains tenaient la nuque et les mains de son ennemi nocturne. Mais, la peau était froide. La peau de ce type était gelée et pleine de croutes. Lygat le retourna, sortit sa lampe et la lui braqua en plein milieu du visage.
Il fut à la fois surpris et quasiment sur qu'il l'avait deviné.
 
Ombeline avait bien progressé, elle se rapprochait de la porte et fut ravie de n'avoir rencontré personne. Elle repéra la porte d'entrée, elle l'ouvrit et recula. Les deux soldats qui discutaient se retournèrent et s'aperçurent que la porte était ouverte. Le premier entra, Ombeline le saisit par les épaules et plaça son poignard son sa gorge. L'ami du soldat appela :
-      Réponds lui calmement et de manière crédible. Chuchota la jeune fille.
-      Heu.... Attends, je vais aux toilettes.
-      Okay, ne fait pas attendre trop longtemps.
-      Très docile avec ça... susurra la jeune fille.
-      Ha...C'est vous qui tenez le poignard...
-      C'est pas si vide que ça dans ta petite tête. Bon, bonne nuit !
A ces mots, la jeune fille frappa le garde à la tête et le posa au sol. Elle s'avança ensuite vers le second garde, en prenant soin de rester dans l'ombre, et elle lui balança un poignard dans la gorge. Elle agita ensuite sa lampe torche pour amener Lygat jusqu'à elle.
 
Lygat avança, trainant le personnage mystérieux à qui il avait cassé tous les membres.
 
Il avait cas pas mordre !
 
Ombeline ouvrit des yeux horrifiés. Lygat jeta le cadavre au sol, la créature émettait des bruits semblables à des raclements de gorge.
-      J'ai dut lui éclater les jambes et les bras, et il est pas calmé ce crétin. Rugit Lygat, il ne doit pas avoir plus d'une vingtaine d'année.
-      C'est... Affreux.
-      Et je suis allé jeter un œil, ils s'entrebouffent entre eux et même les enfants, des bébés !
 
Ombeline tomba à genoux.
-      Lygat...
-      Quoi ?!
-      C'était une femme... Elle était enceinte...
-      Quoi !?
 
La femme poussa des cris de gorge. Elle hurla plus fort. D'autres créatures semblables arrivèrent. Des enfants, des femmes, des hommes. Lygat dégaina son épée.
-      Désolé, mais j'ai pas le choix. Vous courrez plus vite que moi.
-      Lygat, on entre.
Lygat rejoignit sa camarade à l'intérieur du laboratoire. La jeune fille était en larmes, Lygat tremblait de rage.
 
-      La, c'est bon, j'en ai assez ! Je vais tout éclater ici !
 
Lygat se saisit de son épée. Il la brisa d'un coup de poing. Une aura argentée tourbillonna autour de lui. Le guerrier tira l'Amarante d'Acier.
Une voix, surgie du plus profond de la lame résonna :
-      Viens, il est temps pour toi de me rejoindre...
Il acquiesça, il n'allait pas laisser ces salauds s'en tirer à si bon compte !

Chapitre 12 : La danse des canards...
 
Chléo attendait patiemment que le train de Rifler entre en gare. Violette lui avait dit que l'ami de Lygat arriverai par le train 12. Elle attendait en regardant l'écran indiquant les arrivées en gare. Une fois de plus, il fallait que ça tombe sur elle, le train de Rifler avait une heure et demi de retard. La raison était « perturbations au sein du véhicule ». En général, cela signalai les attaques, les détournements de train et les prises d'otages.
 
Guenini attendait aussi, il alternait sourire stupide et cul de poule à un rythme qui variait suivant son humeur. Il tournai également les pouces et regardait tout autour de lui.
 
Chléo essayait de ne pas y penser, après tout, elle n'était pas responsable de lui. Et elle ne voulait d'aucun lien avec ce personnage des plus affligeants. Guenini se levait de temps à autre pour rencontrer des gens et leur raconter n'importe quoi.
 
Il se leva et se dirigea vers une vieille dame qui était assise :
-      Salut ! hurla-t-il.
-      Bonjour, jeune homme, répondit la mamie.
-      Dis, tes rides, c'est des vraies ou des fausses ?
-      Je ne vous permets pas ! cria la grand-mère en brandissant son parapluie.
-      Tu crois que je te permets moi ? Vieille peau de banane !
-      Petit con ! répondit la grand-mère, et tes bourrelets, ils sont vrais ou faux ?
La mémé arma son parapluie, et telle une escrimeuse, elle assena plusieurs coups au délinquant qui se protégea tant bien que mal, plus mal d'ailleurs. Elle le frappa de plus en plus vite. Guenini recula de deux pas, inspira profondément et hurla à pleins poumons :
-      TA MERE !!!
-      Ton père ! Petit abruti !
 
Chléo s'essuya les yeux, ils ruisselaient de larmes. Elle riait, ainsi que tous les gens autour d'elle. Le train arriva soudain en gare. Guenini et la vieille dame arrêtèrent de se battre. Ils reprirent chacun leur route... Enfin, la vieille dame reprit sa route et attendit que le train ouvre ses portes. Guenini, lui, esquivait toujours dans le vide.
 
Curieusement, personne ne descendit du train, on ne voyait personne par les fenêtres. Chléo se demanda si ce n'était pas l'un de ces phénomènes sur lesquels elle enquêtait. Puis, rassurée, elle vit une masse de personnes entassées au fond du dernier wagon. Une voix s'élevait du wagon clos.
-      Alors, couchez vous tous au sol et comptez jusqu'à mille !
Comme personne ne réagissait, la voix s'adressa à nouveau aux passagers.
-      C'est moi qui tiens la bombe ! Faites ce que je dis !
 
Chléo comprit soudain, c'était une prise d'otage ! Le terroriste menaçait de faire sauter le wagon si on ne lui obéissait pas.
Le terroriste jaillit du wagon, la vingtaine de passagers était restée couchée.
Le terroriste hurla :
-      Maintenant, faites le poirier !
Guenini, bien qu'il ne soit pas menacé, obéi et essaya, je dis bien essaya, de faire le poirier, mais, il était trop gras et gros pour tenir correctement en équilibre. Il tomba.
-      Aïe ! Ta mère le sol !
-      Ha ! T'y arrive pas non plus...
C'était la vieille dame, qui, comme Guenini n'avait pas réussi à faire le poirier, et s'était retrouvée sur les fesses.
 
Le terroriste reprit :
-      Maintenant, faites un pyramide humaine !
Les passagers obéirent, Chléo se demandait ce que faisait la police, Guenini et la vieille se demandaient comment faire une pyramide à deux.
 
Le terroriste toussota,
-      Allez, c'est la dernière ! J'ai besoin de la participation des employés la gare qui devront mettre le musique à fond ! Vous êtes prêts ? Un, deux, trois... La danse des canards !
 
Chléo regarda le terroriste, il riait aux éclats, la musique explosa dans le haut parleur de la gare. Les passagers se regardèrent, ne sachant que faire. Guenini, lui dansait. Tout heureux.
 
Le terroriste jeta sa cagoule au sol, jeta la bombe dessus, il explosa de rire.
-      C'est bon, vous pouvez arrêter la musique ! Hey ! Dans le train, vous pouvez sortir ! C'était une blague ! Cette bombe est fausse !
 
Les passagers sortirent en trombe. Affolés, rassurés, soulagés ou sceptiques. Le terroriste leur avait fait vivre deux heures de calvaire. Mais, étonnamment, aucun ne semblait fâché. Le terroriste se tourna. Chléo reconnut immédiatement son visage.
Roux terne, les cheveux ramenés en une courte queue de cheval derrière, coiffés avec un pétard devant. Une immense cape rouge couvrait ses épaules et ses bottes étaient brunes. Il portait un énorme sac et une valise à roulettes. Du tas, dépassai un sceptre doré qui se terminait en une spirale rouge.
 
Il s'agissait de Rifler Chain.
 
Furibonde, Chléo jaillit dans sa direction et lui hurla dessus :
-      Mais vous êtes complètement cinglé ? C'est quoi cette idée de terroriser les passagers d'un train ?
-      Hein ?! Il se retourna, tu dois être Chléo ?
-      Oui ! Répondez-moi !
-      Ben... Ce voyage en train était tellement long et chiant que je n'ai pas résisté, et comme il n'y avait pas beaucoup de monde, ils ont bien marché.
-      Vous réalisez un peu ? Il y avait une majorité de personnes âgées ! Qu'est ce que vous auriez fait si l'une d'elles tombait dans les pommes ?
-      Ben... Par la fenêtre, vite fait, ni vu, ni connu !
 
Chléo se frappa le front. Elle s'attendait à un clone de Lygat... En fait, c'était pire. Elle lui fit signe de la suivre.
-      Heu... Chléo, c'est ça ?
-      Oui ?
-      Il est avec toi le petit gros là ?
Il désigna Guenini qui dansait tantôt comme un canard, tantôt comme un danseur de break dance.
-      Non... Heureusement. Je le connaît un peu, c'est pas un cadeau.
-      On peut l'emmener ?
-      Quoi ?!
-      Ben ouais, il me fait marrer. Et pis c'est toujours cool d'avoir un larbin sous le bras.
 
Rifler se précipita vers Guenini :
-      Hey ! P'tit gros !
-      Hein ?! Ce qui se passe ? Ha ben je sais pas.
-      Viens avec moi !
 
Guenini mit un temps à se rendre compte qu'on lui demandait de venir. Il le suivit.
Chléo, Rifler et Guenini sortirent de la gare. Une horde de policiers se tenait devant le bâtiment et attendaient le terroriste encagoulé. Rifler et sa bande filèrent à l'anglaise. Passé le cordon de sécurité, Guenini s'arrêta, brandit la cagoule de Rifler et hurla à pleins poumons :
-      Hey ! Keufs ! Venez ! Vous êtes cons ! Je suis Momo le Terroriste !
 
Rifler le frappa dans la nuque avec son bâton. Le petit gros se retourna :
-      Tu veux quoi ?
-      Lâche cette cagoule, les flics vont te tomber dessus.
 
A ce moment précis, deux policiers tombèrent sur Guenini, au sens propre du terme. Rifler jura :
- Zut, je tenais le bâton des Paroles...
Sans attendre, Chléo prit la main de Rifler et détala dans les rues de Vitori.
 
Guenini courrait derrière eux en crachant sur les policiers, mais à chaque fois, son crachat lui revenait dans le visage.
-      Ha ! Sa mère le crachat !
-      Arrêtes toi, espèce de terroriste ! hurla un policier.
-      Courgette ! Tête de chocolat ! répliqua t'il.
-      Mais c'est qui ce gars ? interrogea l'un des policier.
-      C'est ta mère !
 
Les deux policiers plaquèrent Guenini au sol et lui passèrent les menottes. Comme il continuai à cracher, ils lui passèrent une muselière.
 
Chléo et Rifler entrèrent à l'auberge du Chat Violet. Rifler posa ses bagages et écouta le récit des jeunes filles. Il rigola un instant et les regarda.
-      Je peux vous aider. M'infiltrer ne sera pas un problème. Mais il faudrait deux personnes dehors et un autre avec moi dans le bâtiment. Je vais aller perquisitionner la chambre de Lygat, on trouvera sûrement quelques trucs intéressants.
-      Je ne pense pas, intervint Violette, je lui ai dit de virer toutes ses bombes et ses produits chimiques.
-      Et tu crois sincèrement qu'il l'a fait ?
 
Rifler monta accompagné de Chléo. Ils entrèrent dans la chambre de Lygat. Désolation, chaos, batteries, moteurs entiers, épées, chaussettes étaient empilés et délivraient une odeur « exotique ».
 
Sans attendre, Rifler ouvrit deux tiroirs et fouilla une armoire.
Chléo, intimidée venait de se rendre compte qu'elle venait d'entrer dans la chambre d'un garçon pour la toute première fois... Certes, le contexte n'y était pas, mais, ça comptait quand même. Quand elle raconterait ça à ses copines... Elle se rendit compte qu'elle ne les avait pas contactées depuis longtemps, leurs mails avaient dus rester sans réponse, elle devait remédier à cela.
 
-      Ta dam ! Claironna Rifler.
 
Il tendait un revolver devant Chléo, il était de taille normale, mis à part qu'il possédait deux canons de fusil à pompe. Sur le premier canon, il y avait une lunette de sniper, sur le second, une sorte de petit canon. Chléo le prit dans sa main :
-      C'est un revolver ?
-      Oui.
-      Tu sais, Rifler, je ne veux pas te vexer, mais Samuel Colt l'a inventé il y longtemps...
-      Ha ! Pas celui là ! C'est Lygat et moi qui l'avons fabriqué !
 
A ces mots, Chléo lâcha l'arme qui tomba au sol et tira. Un océan de fumée opaque et étouffante se forma autour d'elle. Lorsque Rifler le dissipa à grands coups de ventilateur, Chléo aperçut un grand trou dans le mur. D'au moins la taille de sa tête.
    -   C'est quoi ? interrogea la jeune fille, encore étonnée.
    -    Voici un des prototypes du Kamikaz 37µ
Chléo considéra l'engin qui lui inspirai désormais plus de terreur qu'autre chose. Rifler le fit tournoyer et expliqua :
-      Lygat a fabriqué le tout premier en prison. Il l'a amélioré plusieurs fois et la version finale est là. Pointeur laser, le petit canon en haut lance des grenades. Les balles libèrent un gaz aveuglant et assommant à l'impact. Chargeur de trois grenades et de deux balles.
-      Mais... Pourquoi il a fabriqué ça ?
-      Il avait perdu son épée, maintenant, il en a toujours deux ou trois dans sa moto. Et il y en a tout un stock ici.
-      Il vont servir à quoi ?
-      Tu entendu une détonation quand tu a tiré ?
-      Non, c'est étrange...
-      Tu peux régler le bruit de ta détonation. Alors, imagine toi, tu es avec tes camarades qui tombent les uns après les autres sous des coups invisibles, qui t'assomment à coup gaz, et qui de plus ne font aucun bruit.
-      J'ai toujours su que Lygat était dangereux.
 
A des kilomètres de là, Lygat devenait de plus en plus dangereux... L'écart entre la tragédie et la comédie se creuse et le Comte Vulgan devient de plus en plus puissant, la guerre est déclarée. Le reste est entre les mains de Rifler et de son groupe.

Chapitre 13 : L'Eveil de l'Amarante
 
Ombeline recula, impressionnée, elle n'avait jamais vu ça. Lygat semblait en transe, aux prises avec son arme, depuis qu'il tenait l'Amarante, il semblait trembler et ne pouvait pas bouger.
 
Lygat hurla, l'arme lui brulait les mains au travers de ses gants. Mais il ne pouvait la lâcher, ses doigts étaient crispés dessus. Il sombra peu de temps après.
 
Lorsqu'il s'éveille, il se trouvait dans une prairie vide, il n'en voyait pas le bout. Il était adossé à un arbre. Il se demandait ou il était. L'arbre était gros et feuillu, il semblait en pleine santé.
 
-      Bienvenue.
-      Hein ?! Lygat se retourna, se mit en garde, prêt à cogner sur quiconque lui sauterait dessus.
-      Ne t'inquiètes pas, je suis ici pour t'aider. Tu combats Vulgan toi aussi ?
C'était une voix de jeune fille, à peine plus jeune que lui, peut être.
-      Oui ! Je combats Vulgan, qui est tu ?
-      Je suis l'Amarante d'Acier Sacré.
A ce moment, une jeune fille jaillit du feuillage des branches. Elle portait de logs cheveux bleus séparés en deux parties par une pince. Elle avait les yeux luisants, comme de l'Acier. Elle semblait jeune, plus que Lygat. Elle était habillée d'une longue tunique qui descendait jusqu'à ses pieds nus.
     -   Une arme qui a une apparence de fille ? S'interrogea Lygat.
     -   Oui, et si tu le veux bien, je serais ta partenaire. Je m'appelle June Kido, pas la peine de te présenter, je te connais déjà. Depuis que tu me portes à ton dos, j'ai eu le temps de trier tout tes souvenirs et de comprendre tes motivations.
 
Lygat se toucha le crâne.
 
-      Ho ! Ne t'inquiètes pas, je n'ai rien vu de choquant.
-      Mouais, je n'aime pas trop le fait que tu te tapes l'incruste dans ma cervelle.
-      Désolée. Bon, passons à autre chose, on a pris du retard. Si tu veux pouvoir affronter Vulgan, ça te prendra... environ quinze jours. Tous les trois jours, empoignes la lame et prononce mon nom. Nous nous verrons ici. Aujourd'hui, nous allons procéder, si tu le veux bien, à la première partie de l'Eveil.
-      C'est bon pour moi. Vulgan doit être éliminé, peu importe l'arme que j'emploie.
-      Parfait.
 
Sur ce mot, June tendit le bras et une gigantesque porte à double battant apparut. Elle s'ouvrit et plongea Lygat dedans.
 
Lygat tomba au sol. Il regarda autour de lui. June apparut un bref instant. Aujourd'hui, tu devras affronter ton reflet. Vaincs ton côté obscur pour le dominer et utiliser ses pouvoirs à ton avantage. Attention, je n'ai aucun contrôle sur lui.
 
June disparut
 
Lygat regarda autour de lui, la salle était comme la prairie, aucune limite, aucun mur, vide. Aucune cachette. Lygat regarda le sol, lisse et reflétant ce qui se trouvait au dessus. Comme si il marchait sur un miroir d'eau. Lygat regarda son reflet. C'était exactement lui, mais, on aurait dit qu'il était en négatif...
Ce dernier jaillit du miroir, le brisant et faisant tomber Lygat dans le vide. Cette fois prévenu, Lygat parvint à conserver l'équilibre en l'air il avançait en direction d'un vitrail aux couleurs vives. En voulant se poser dessus, Lygat le brisa et tomba de plus belle. Il comprit aussitôt. Ce serait un combat aérien.
 
Lygat rejoignit son ombre et frappa, son coup de poing traversa le reflet. Par contre, le frère noir de Lygat ne semblait pas avoir de problème pour le toucher avec son épée. Soudain les deux combattants touchèrent le sol. Ils trouvaient sur un vitrail représentant la lutte de la lumière contre l'ombre. Le frère noir de Lygat possédait une épée semblable à l'Amarante, mais noire. Lygat comprit, il jaillit dans la direction de son adversaire et empoigna la poignée de l'arme. Un tourbillon de lumières noires et dorées jaillit autour d'eux. Finalement l'ombre repoussa Lygat, mais ce dernier ne repartait pas sans rien. Il avait maintenant une épée lui aussi.
 
L'Amarante s'était dédoublée.
 
Il était armé lui aussi. Le vitrail se brisa, les deux combattants se foncèrent dessus. Celui des ténèbres hurlait de « Yeh ! » et d'autres onomatopées témoignant de sa passion pour ce combat, passion qui se faisait grandissante. Lygat, armé d'une épée tenait du génie, il enchainait coups et parades à une vitesse ahurissante. Frappant de plus en plus fort, de plus en plus vite.
 
Les deux combattants traversaient des vitraux sans chercher à savoir quand ils toucheraient le sol. Ils frappaient, de plus en plus vite.
Tout à coup, second vitrail solide.
 
-      Lygat ! Regarde ce vitrail, quelque chose est inscrit dessus.
 
June avait parlé, Lygat esquiva un coup de lame et lut ce qui était écrit au sol.
 
-      Les pouvoirs du Guerrier d'Acier surpassent ceux de l'ombre, il lui suffit de faire entendre sa voix.
 
Lygat bondit sur le soldat noir, lui transperça le ventre, lui infligea une clé de bras, le plaqua au sol.
 
-      Arrêtes toi ! Disparais !
 
L'ombre s'évanouit avec un sourire sadique... Lygat sombra.
 
Il se réveilla au pied de l'arbre, dans la prairie. June était là. Elle souriait.
-      Bien joué ! Tu t'en es sorti comme un chef.
-      Merci. Maintenant, il faut que je retourne aider Ombeline. Par ou on sort ?
-      Attends, je vais t'expliquer quelque chose : Ce monde, celui on nous sommes maintenant, se nomme le Monde Intérieur. Il symbolise le lien qui se tisse entre toi et moi. Lorsque tu utilises l'Amarante d'Acier, je dois rapprocher ce monde du tien. Mais nous sommes limités en temps. Pour le moment, tu ne pas manier l'arme plus d'une douzaine de minutes. Aujourd'hui, tu as ouvert la porte de l'Ombre, tu as vaincu ton côté obscur. Alors, lorsque les cinq portes seront éveillées, nos deux mondes fusionneront et je me matérialiserais dans le tien, tu pourras utiliser l'Amarante de manière illimitée. A chaque porte ouverte, tu recevras un pouvoir concernant l'Acier. Quand je dis Acier, je parle de tous les métaux. Mais l'Acier est le plus représentatif. Aujourd'hui, tu a reçu le pouvoir de la Destruction. Tu peux détruire les métaux d'un simple geste. Mais cela te fatigueras énormément tant que tu n'y seras pas habitué.
-      D'accord. Autre chose ?
-      Oui. Le décalage temporel entre nos deux mondes est immense, il s'est écoulé deux heures ici, deux centièmes de seconde chez toi. A chaque fois que tu viendras ici, tu rentreras chez toi avec quelques centièmes de seconde de décalage.
-      Reçu.
-      Alors à dans trois jours. Ciao !
 
Lygat ouvrit les yeux. Il se trouvait au milieu du laboratoire, Ombeline pleurait à chaudes larmes et le regardait. Lygat bondit vers elle, la prit dans les bras et la rassura :
-      C'est bon, arrêtes de pleurer. Souviens toi, on est là parce qu'on doit venger ses pauvres âmes. Eclater du zombie ne sert à rien.
-      Lygat... Pourquoi ils on fait ça ? Pourquoi ?
-      Ils sont fous, c'est tout, il faut simplement les ramener à la raison.
 
Lygat expliqua à sa collègue ce qui venait de se passer. Elle l'étreignit plus fort. Elle avait peur que sa vie ne soit mise en danger avec cette histoire d'Amarante.
Les deux adolescents restèrent sérés l'un contre l'autre pendant un long moment.
L'une avait peur, le second était en colère.
 
-      C'est bien mignon tout ça, mais vous ne restez pas moins des intrus. Rugit une voix derrière eux.
 
Lygat se retourna, libéra son amie de son étreinte. L'homme à la lance était là.
-      Pourquoi vous faites ça ? hurla Lygat.
-      Moi, je ne fais pas d'expérience, je suis gardien. Et vous êtes des intrus. Répondit-il en dégainant sa lance.
-      C'est trop facile de s'en sortir comme ça ! hurla Ombeline. Je pourrais aussi bien dire que je ne tues personne, que ce sont mes dagues qui tranchent les gorges.
-      On pourrait tous s'en sortir comme ça ! rugit Lygat. Il suffirait que chaque taré aie une excuse.
 
Lygat posa la main sur l'Amarante., il la dégaina :
-      Prête June ?
-      Faisons lui manger sa lance ! hurla la lame.
-      Tiens voila une arme intéressante. Ricana le soldat à la lance.
 
Sans un mot, Lygat bondit devant lui, frappa plusieurs fois, obligeant l'homme à reculer après chaque parade. Finalement, Lygat bondit, décrivit un croissant de lune dans l'air, le croissant de lune devint tranchant et transperça la poitrine de l'homme à la lance.
-      Lune d'Acier ! Rugirent les voix combinées de Lygat et June.
L'homme tomba au sol.
Sans attendre, Lygat rengaina son épée et avança. Il allait tout faire sauter.
 
Ombeline n'avait pas bougé, elle avait vu et entendu. Elle regardait Lygat s'éloigner, de dos, quand on le voyait marcher de cette démarche sur et masculine, on ne pouvait reconnaître le psychopathe lycanthrope qu'elle avait connu autrefois. Cette fois elle en était sure.
 
Elle l'aimait.

Chapitre 14 : Les Etres Améliorés.

 

Violette fit chauffer la théière. Rifler s'impatientait, tapant nerveusement ses doigts sur la table. La jeune femme était rassurée. Rifler s'était d'abord montré insupportable et gamin, mais il avait su se comporter comme un homme lorsque la situation avait commencé à le réclamer. Il était assit sur une chaise qu'il faisait basculer sur deux pieds.
 
Chléo essayait de détendre l'atmosphère...
 
-      Rifler ? Tu as quel âge ?
 
-      Dix-sept, et toi ?
 
-      Quatorze dans un mois.
 
-      Mais t'es jeune en fait ! Et tes parents ? Ils savent que tu t'éclates à fourrer ton nez dans les affaires de l'Eglise ?
 
-      Non, ma mère travaille loin, et mon père me néglige un peu. 
 
-      Et Jaia ? Que dit sa famille ?
 
-      Jaia a une bonne excuse, elle est soldat. Et toi ? Tes parents ?
 
-      Mon père est gardien des Monts d'Argent, il parait que beaucoup de démons sont enfermés là-bas. Ma mère est Chef de la Garde Magicienne, je suis presque en mission.
 
 
 
A ce moment là, Jaia passa la porte, elle souriait. Son petit frère la suivait. Elle jeta des plans sur la table. Rifler se jeta dessus. Il les feuilleta et approuva d'un hochement de tête.
 
     -   Bien joué, on passe à l'action ce soir.
 
L'assemblée acquiesça.
 
Le plan était simple :
 
Rifler et Jaia iraient voir ce qui se passait dans l'église. Chléo et Violette dirigeraient l'opération grâce aux plans et à des micros. Django ferait le gué. Il s'agissait d'une mission de reconnaissance, Jaia aurait deux revolvers Kamikaz et Rifler emporterait un sceptre.
 
 
 
Django jaillit de la camionnette, un revolver à la main. Depuis que Jaia avait découvert la vérité à son encontre – comme quoi il était un tortionnaire miniature – elle lui faisait plus confiance.
 
 
 
Rifler et Jaia s'infiltrèrent par une entrée dérobée de l'église. Rifler passa le premier, sceptre en main. Jaia, un revolver en main suivait, peu certaine des atouts de son camarade, ce sceptre sui paraissait un peu... léger. Ils arrivèrent dans la salle principale, celle ou se déroulaient messes et prières. Des hurlements en provenance du sous sol attirèrent l'attention des deux espions. Jaia découvrit rapidement une trappe qui donnait sur un escalier. Traversant le corridor souterrain, Rifler s'arrêta devant une porte, il entendit des hurlements.
 
-      Non ! Pitié !
 
-      Vous devez le faire ! Obéissez !
 
-      Je ne veux pas ! Plutôt mourir !
 
Intrigué, Rifler poussa la porte, doucement, il s'infiltra dans la pièce et brancha sa camera miniature. Il fit signe à Jaia de poursuivre dans le couloir. Il voyait un prêtre debout qui giflait un homme au vidage déformé par la terreur.
 
-      Faites-le ! Rugit le prêtre. Nous sommes prés du but ! Le soldat parfait est à porté de main. Le maître ne patientera pas indéfiniment !
 
-      Je...D'accord.
 
Rifler s'approcha, l'homme frappa dans ses mains, des étincelles blanches jaillirent de ses deux mains, la gauche toucha le front d'un enfant attaché, et la seconde le front d'un hérisson. Rifler reconnaissait cet art, c'était du Fluide, il servait à combiner deux choses, humaines ou matérielles. Choqué, Rifler ne put s'empêcher de se redresser. Un choc ébranla la pièce. La manipulation avait fonctionné !
 
 
 
Un enfant couvert de pointes se tortillait, il semblait souffrir. Le prêtre tapota l'épaule de son serviteur, ce dernier passa une laisse au cou de l'animal qui avait prit sa tête entre ses mains. Les trois personnages sortirent de la pièce. Rifler récapitula, ils utilisaient le Fluide pour créer des êtres mi-hommes, mi-bêtes... Pourquoi ?
 
Rifler empoigna son micro, ça craignait :
 
-      Violette, il faut que je te montre un truc, c'est dingue !
 
 
 
Jaia, elle avait erré un peu à l'aveuglette. Elle fut impressionnée de découvrir des cellules sous une église ! Et encore plus impressionnée par leur contenu !
 
Sur le couloir de gauche, de créatures humanoïdes possédant des caractères physiques d'animaux, une femme-loup, un homme-serpent, un enfant-lion...
 
C'était monstrueux, ils semblaient souffrir et se contorsionnaient dans tous les sens.
 
 
 
Sur le couloir de droite, des créatures comme celles que les Elfes avaient décris, des monstres noirs informes... Des ombres, des masses de ténèbres. Elle entendit une porte s'ouvrir, elle bondit et s'accroupit dans un coin. Un homme et un prêtre entrèrent, trainant un petit garçon-hérisson. L'homme semblait normal, il tenait l'enfant hérisson par une laisse. Le prêtre ouvrit une cage et une forme noire sortit, l'homme s'agenouilla, frappa des mains et toucha les deux créatures. Un flash aveuglant suivit, l'homme pleurait devant une créature, maintenant plus grande que le garçon, hérissée de pointes, noire, aux yeux rouges. Le prêtre riait, il traça une ligne qui reliait toutes les cages entre elles, l'homme, pleurant toujours plus fort, frappa des mains et transforma tous les être noirs et les êtres animaux en créatures mi-ombre, mi-animales.
 
 
 
Rifler entra en trombe dans la salle, les créatures dans les cages s'agitèrent. Rifler prit son bâton comme un fusil et tira deux fois sur le prêtre. Ce dernier ne put esquiver et tomba au sol. Rifler le regarda se vider de son sang et se saisit de l'homme qui avait créé les monstres.
 
-      Je ne sais pas à quoi vous jouez ici, mais ça ne plait pas ! Expliquez-moi à quoi rime cette affaire !
 
-      Qui êtes vous ?
 
-      Mauvaise réponse, hurla Rifler en lui assenant un coup de genoux dans le ventre, pourquoi vous faites ça ?
 
-      Je n'ai pas le choix, je ne sais pas pourquoi, et on ne me dit rien, sinon ce que je dois faire... Je n'en peux plus, tuez moi si vous le voulez, je pourrais que vous en remercier.
 
Rifler lâcha l'homme.
 
-      Je suis ici pour créer des Etre Améliorés, une sorte d'armée. Je ne suis pas le premier savant à passer. J'ai vu au moins sept autre dépouilles. L'utilisation du Fluide pompe mes réserves d'énergie vitale et je finis par ne plus pouvoir me lever. Je ne sens déjà plus aucun gout, ma vue se brouille et le toucher n'existe plus pour moi.
 
-      L'Etat est au courant ?
 
-      Je ne sais pas. Je ne pense pas.
 
-      Des Etre Améliorés ? Tu parles, ils n'ont pas l'air dans leur assiette, ouais.
 
 
 
Jaia sortit de sa cachette. Elle tremblait.
 
-      Pourquoi ? Pourquoi vous faites ça ?
 
-      Ils m'ont dit que si je les servais jusqu'au bout, ma femme et mes enfants vivraient. Sinon, ils serviront de cobayes.
 
 
 
Rifler sortit, suivi de Jaia, il voulait en voir plus. Il entra dans une grande salle, un petit gros en survêtement bleu se promenait en balançant les bras de manière exagérée. Il souriait bêtement.
 
-      Guenini ? siffla Jaia.
 
-      Ha ! C'est le petit gros de la gare... Qu'est ce qu'il fait la ?
 
 
 
Deux prêtres entrèrent, ils aperçurent Guenini et s'approchèrent de lui.
 
-      Qu'est ce que tu fais ici ?
 
-      V ! hurla t'il.
 
 
 
Le second prêtre, choqué le saisit par le col.
 
-      Et tu es ?
 
-      Chez toi ! hurla le personnage.
 
 
 
Rifler se saisit de son bâton. Il le fit tournoyer et ouvrit un trou noir sous Guenini qui disparut, au nez et à la barbe des prêtres. Rifler empoigna le bras de Jaia et forma un trou noir en dessous d'eux.
 
 
 
Les deux espions atterrirent devant l'église, ils coururent jusqu'à la camionnette. Django rentra à ce moment là.
 
-      Il y a pleins de méchants prêtres partout dehors !
 
Violette démarra. Guenini, sorti de l'église tournait ses pouces. Rifler le téléporta.
 
-      Ou tu l'as emmené ? interrogea Django
 
-      J'ai pensé à un endroit lointain, je ne sais pas vraiment ou il va atterrir.
 
 
 
Guenini atterrit devant un grillage. Il regarda autour de lui. Il trouva un endroit ou s'asseoir, il s'assit et fit tourner ses pouces.

Chapitre 15 : Archa.

Lygat traversa les couloirs en cherchant à se rapprocher du centre de la battisse. Il haïssait plus que tout les endroits sordides et labyrinthiques, celui la cumulait décidément les défauts. Le jeune soldat frappait ses ennemis sans même les voir, il les égorgeait, les éviscéraient sans même les entendre pousser leur dernier râle... Le plus affreux, c'est qu'il en avait parfaitement conscience. Mais cela ne l'arrêtais pas il était lancé et tuai sans sentir les cadavres tomber.

Ombeline le suivait, tant bien que mal. La furie de son camarade l'effrayait et la rassurait à la fois. Le soldat lycanthrope avait repris du poil de la bête et faisait fi de ses émotions...

Lygat posa un genou à terre, l'amarante dans sa main brillait d'une lueur irisée en forme de flamme qui courrait le long de la lame. Le soldat toucha le mur.

- June, je peux le briser aussi ce mur, il est en acier...

- Bien sur. Répondit une voix essoufflée et multipliée par un écho.

- Attends, Lygat ! Appela Ombeline.

- Reste ici, je me les mange ! Il se tourna vers le mur et hurla, Savants en carton, j'arrive !

Il enfonça son poings dans le mur et celui ci s'ouvrit telle une plaie béante. Lygat passa au travers de ce trou et se lança à l'assaut de tous les murs qu'il rencontrait.

Ombeline le suivit en courant, tentant, en vain de le rattraper. Elle décida plutôt de suivre la trace de son ami au travers des cadavres et des ruines qu'il créait à mesure qu'il avançait. Elle entendit soudain un bruit au milieu de la base. Convaincue de trouver Lygat, elle suivit cette piste. Tout à coup, une violente douleur lui vrilla le crâne. Elle sombra dans les ténèbres abyssales de l'inconscience...

Les deux silhouettes s'avancèrent et cueillirent leur butin humain. Cette jeune fille était bien celle qu'ils cherchaient. Le premier d'entre eux était un homme aux longs cheveux rouges portant une longue veste dorée et noire. Loyce Salomon, le pirate sans mains. Il portait ce nom à cause des deux moignons qui lui servaient de main. Moignons remplacés plus tard par deux bracelets magiques lui permettant de faire apparaître des mains, des épées ou biens des armes a feu. Il posa donc ses mains d'acier froid sur la cape de la jeune fille. Il jeta l'étoffe sombre et remonta la tunique de l'adolescente. Elle portait bien cette marque qu'il cherchait. Deux dragons s'enroulant autour d'une épée. Ce tatouage gravé dans sa peau, juste au dessus du cœur. Ce tatouage qu'elle était la dernière à porter... Il fit signe à son acolyte de l'aider à porter le fardeau.

Après avoir traversé la moitié du bâtiment, Lygat entra dans une salle plus grande que les autres, plus sombre aussi. Il explora ce que son œil droit lui permettait de voir dans le noir complet lorsque soudain, un éclair déchira la nuit et Lygat tomba à genoux. Il se releva d'un bond et décocha plusieurs coups de pieds dans le vide. Rien.

- Hey ! Qui est la ?

Pas réponse, mais Lygat perçut un mouvement, un second éclair rouge partit, le jeune homme se jeta à terre. Il grimaça, il avait à faire à un ennemi qu'il haïssait au plus haut point.

Un sniper. Le lycanthrope n'hésita pas et bondit, cherchant de ses sens aiguisés la présence du Sniper.

C'est son odorat qui lui indiqua la présence de la poudre et lui permit de survivre à une salve de deux coups. Le mouvement de la gâchette n'ayant pas échappé à l'intrépide combattant, ce dernier parvint à contourner un muret sans se faire avoir. Il avait repéré la passerelle au dessus de lui...

- Lygat ! Je fatigue ! Se plaignit June.

- Mince ! Combien de temps il me reste ?

- Plus de temps.

La lame de l'amarante devint un charbon ardent que Lygat lâcha. Il la ramassa avec précaution et la rangea dans son fourreau Tant pis pour le Sniper, sa mort serait lente.

Lygat bondit sur la passerelle et attrapa son adversaire au cou, lui assena un violent coup de poing. Ce dernier coup fit décoller le soldat qui se releva avec une agilité qui n'était pas coutumière aux humains. Mais, lancé dans ce combat, le lycanthrope ne remarqua pas ce détail. Il plongea un deuxième fois et lui assena un coup de pied dans le visage. Le Sniper lâcha son arme et se saisit d'un poignard qu'il portait à la ceinture. Lygat aperçu le reflet de la lame déchirer l'obscurité et bondit pour attraper lui le poignet. Il empoigna donc le membre et frappa dans son visage. Son poing fut arrêté par la main du Sniper.

- Bien joué ! Ricana Lygat, J'espère que t'a un bon jeu de jambes.

- Grmph...

- Pardon ?

Lygat décocha un violent coup de pied dans le tibia de son adversaire et profita d'un moment de répit pour lui retirer sa cagoule. Il recula en sursautant.

Le Sniper avait une tête de chat.

- C'est quoi ces conneries !

- Grmph !

- Ouais ça va on a compris !

Lygat se dégagea et esquiva un second coup de lame. Puis, il jaillit sur son adversaire et lui donna un violent coup d'épaule. Il ramassa prestement le fusil de précision laissé à côté et tira une balle. A bout portant, il aurait été difficile de rater ce gros chat humanoïde. Son adversaire était mort, une balle fichée entre les deux yeux.

Lygat baissa l'arme à feu. Il se servit du couteau du chat pour le déshabiller. Puis il jura.

- Mais c'est quoi encore ça ! Un chat à moitié humain ?

- C'est cela. Annonça une voix dans son dos.

- Vous ?

Lygat avait reconnu le savant de la place du village. Il tenait dans sa main un revolver fumant et le coté gauche de sa veste était maculé de sang.

- Je l'ai raté. Se plaignit il.

- Ha ! Ricana Délios, Ombeline vous est tombé sur la tronche ?

- Qui est ce ?

- Une fille en noir qui lance des couteaux...

- Alors non, ce n'est pas elle...

Il soupira et s'adossa au mur en gémissant de douleur. Il laissa tomber son arme et se saisit d'un téléphone portable. Instinctivement, Lygat se saisit de son fusil et tira dans le téléphone.

- Je ne vous laisserais appeler vos copains.

- Je ne les appellerais pas.

- C'est pour ça que vous aviez votre téléphone en main.

- Je voulais vous transmettre une information.

- Pourquoi moi ?

- La science doit être transmise, peu importe à qui, je ne veux pas mourir sans avoir transmis mes connaissances.

- J'écoute...

Le savant expliqua au soldat comment il avait été mis sur un projet de création de super soldat. Comment tout avait commencé dans ce village perdu dans la campagne.

- Le principe de l'expérience est de fusionner l'entrainement cérébral et physique d'un humain avec les capacités sur développées des animaux.

- Et les zombies qui squattent la cour, qu'est ce qu'ils foutent dans l'histoire ?

- Ce sont les expériences ratées.

- Pardon ?!

- Les expériences ratées.

- Et vous les laissez la ? Comme ça ?

- Ils sont grillagés. Il n'y a aucun danger...

Lygat réfléchit un instant, il envoya un mail à Ombeline lui demandant de le rejoindre. Puis, il se tourna vers le savant.

- Qui est ton patron ?

- Je ne peux pas le dire...

- J'ai perdu assez de temps avec ces conneries. Je vais m'occuper de ton cas.

Le soldat se saisit de son téléphone qui lui sonna entre les mains. Il décrocha.

- Mona ?

- Lygat ! C'est la merde !

- Quoi encore ? J'ai rien fait cette fois !

- Ombeline a été kidnappée...

- Quoi ? Par qui encore ? Qui est est le couillon qui a fait ça ?

- Loyce...

- Je vais le tuer ! Hurla t'il. Je vais lui arracher la face ! Il va manger ses entrailles par les oreilles !

- Attends, c'est pas tout.

- Quoi, il a kidnappé la marchande de pizza ?

- Délios ! Le maître d'Ombeline veut te voir. j'ouvre un vortex.

Lygat et son prisonnier se regardèrent, le sol se ramollissait sous eux. Lygat retournait au enfers.

Lygat conduisit son prisonnier jusqu'aux cachots de torture. Il le laissa aux deux petits démons rabougris qui tenaient cet « hôtel » et s'en alla en écoutant silencieusement les hurlements du savant.

Il entra dans le hall du manoir du Diable. Mona bondit sur lui.

- Magnes ! Le maître est pressé !

- J'arrive.

Introduit d'urgence auprès de son maître, Lygat entra dans la salle de réception et s'inclina, un genoux à terre.

Le diable et le maître d'Ombeline se tournèrent vers lui. Sans cérémonies, le Diable attrapa Lygat par les épaules :

- On est mal ! Il faut que tu fasses vite.

- D'accord, mais je fais quoi ?

- Archa. Explique lui...

Lygat demeura perplexe... Ce nom, Archa, cela lui disait quelque chose... Et pas quelque chose de sympathique... Le soldat lycanthrope se tourna vers le maître d'Ombeline. Ce dernier jeta sa capuche sur ses épaules.

Son visage était boursouflé et couturé, on aurait dit qu'il avait cuit un peu trop longtemps... Lygat lui servit un regard dur et déterminé.

- Je suis Archa, le Père d'Astros.

- Depuis quand il a un père lui ?

- Hey ! Délios ! La ferme ! Tes blagues vaseuses ne sont pas au goût du jour ! Hurla Satan.

- Instinctivement, Lygat avait porté la main à la garde de son épée. Geste stupide mais automatique qui n'échappa pas au Prince des Ténèbres. Archa, impassible ne se laissa pas distraire et continua.

- Nous avons découvert comment te faire entrer dans les terres de l'Aurore au plus vite, nous allons t'y envoyer, il faudrait par contre que tu dépêches l'un de tes amis pour sauver Ombeline.

- J'enverrais Rifler, mais expliquez moi pourquoi l'autre singe a embarqué Ombeline.

- Ombeline est l'héritière du Trône des Arches. Un siège qui permet de dominer les cieux, elle en était la princesse, ce pays était en fait un royaume volant. La Forteresse de l'Arche serait une base parfaite pour Vulgan, c'est pour ça qu'il l'a capturée !

- Il commence à me courir sur le haricot ce couillon la ! Hurla Lygat ! Bon, comment je fais pour les Terres de l'Aurore ?

- Nous allons t'envoyer dans une dimension parallèle, nous te ferons affronter Rashai. Il est le gardien du Soleil de Raiden. Nous venons de l'apprendre, occupes toi de son cas et tu pourra libérer l'Amarante...

- Il était pas censé être planqué au fin fond des Terres de l'Aurore ?

- Un démenti sur cette information est arrivé il y a peu.

- D'accord, au fait, j'ai laissé un rapport à Mona concernant un loba ou les scientifiques s'éclatent à transformer des gens en bestioles. Je voulais savoir ce que vous en pensiez ?

- On parlera de ça en temps et en heure ! Tu es prêt ? Nous allons t'envoyer au Paradis ou tu tueras Rashai et tu t'empareras du Soleil de Raiden !

- Prêt ! Prévenez Rifler qu'il doit retrouver Ombeline !

Le Diable ne répondit pas mais hocha la tête et tendit la main vers Lygat. Ce dernier la prit et se retrouva plongé dans un sommeil sombre et sans rêves.

- Satan... Tu es sur de ce que tu fais ?

- Oui, Loyce réapparait, Délios ne doit JAMAIS l'affronter et encore moins le vaincre.

- Tu vois, tes magouilles te mènent à faire des choix douteux.

- Tant pis, Délios était un sacrifice nécessaire. Il ne put pas survivre. Seul Salomon me barre la route, et Vulgan.

- Et pour Ombeline ?

- Il reste Rifler Chain...

Ombeline s'éveilla dans un véhicule. Un homme se tenait à côté d'elle sur la banquette arrière. Deux autres étaient à l'avant de la jeep. La jeune fille régula sa respiration afin de laisser ses ravisseurs penser qu'elle dormait. Ainsi, elle put tranquillement écouter ce qu'ils se disaient :

- Loyce ?

- Ouais ?

- On va en faire quoi de cette fille ?

- On l'emmène à Vulgan et il nous récompense.

- Tu sais pourquoi il en a besoin ?

- Surement pour alimenter son harem perso, mais je m'en fous en fait. Tu l'a vu comme moi, quand on a regardé son tatouage, il n'y a pas grand chose au niveau de ses « atouts féminin »

Toute la voiture rit, Ombeline comprenait pourquoi Lygat en voulait à ce sombre personnage ! Elle était très fière de ses atouts féminins !

Si elle voulait échapper à Vulgan -qui ne l'attendait certainement pas pour une séance de harem-, elle devait se débarrasser de ses agresseurs... Mais comment faire dans cette situation peu pratique, pieds et poings liés et cette horrible douleur au crâne... Lygat aurait foncé dans le tas. Rifler ne se serait pas fait attraper et Rine avait des réflexes à toute épreuve...Elle, elle ne servait à rien...

Lygat s'écrasa – au sens propre – sur un sol dur et rocheux. Il contempla les lieux. Une prairie étrange, en pierres et au centre, une grosse montagne... Une voix résonna dans son crâne.

- Qui ose venir troubler mon repos ?

- C'est le plombier ! Hurla Lygat.

- Cette plaisanterie ne me fais pas rire...

La montagne s'éleva, révélant sa véritable nature, un colosse d'une trentaine de mètres. Massif, gigantesque, colossal. Dangereux.

- Vous n'êtes pas le bienvenu ! Soldat de l'Amarante d'Acier...

 

 


 


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